Culture et célébration du mawlid

Information complémentaires

La culture évoquée ici est au sens large tel que défini par l’Unesco. «La culture, dans son sens le plus large, est considérée comme l’ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l’être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances.»

Dans c sens, il existe chez les musulmans autant de culture qu’il existe de pays et de groupe sociale chez musulmans. La célébrations du mawlid ne se célèbre pas de la même manière au Maroc et à l’Égypte. C’est aussi vrai que dans chacun de ses pays, le mawlid ne se célèbre de la même manière que chez différents confrérie soufis ou i chez ceux qui ne se rattachent pas à une confrérie.

ٍChaque pays et chaque groupe de confrérie a ses textes préférés que les fidèles lisent durant le mawlid mais aussi sa façon de le lire.

lecture du burda en Syrie
une autre lecture du bourda

En plus de ces textes rattachés à la culture on retrouve une culture alimentaire qui est également propre au mawlid. Cette culture a même donné naissance à des proverbes comme :

خرج من المولد بلا حمص

ce qui veut dire : il est sorti du mawlid sans Houmous

le Houmous étant un plat populaire du proche-orient fabriqué à base de puée de pois chiche, ce proverbe signifie qu’une personne a assisté à un mawlid sans profiter pour bien manger ne serait que du houmous.

c’est l’équivalent d’un autre proverbe qui n’a rien à voir avec le mawlid comme il est bien expliqué dans la vidéo ci-dessous.

Transcription de la vidéo

Si nous devrions dégager un schéma typique de déroulement d’une célébration de Mawlid, ça serait :
• L’ouverture de la cérémonie par Une lecture de quelques versets du Coran
• Suivi d’un ou plusieurs discours louant les mérites du concerné
• Suivi de Plusieurs anachîd (chant religieux)
• Puis la Lecture de poème panégyriques
• Et bien entendu la Distribution de sucrerie et gâteau
A ce schéma s’ajoute d’autres éléments propre à chaque culture. Les modalités de l’organisation elles-mêmes dépendent énormément des traditions locales. Le Mwalid peut être organisée dans la mosquée, dans la rue ou encore dans la place publique dans un pays comme les Comores où il existe dans chaque ville et village une place publique dans laquelle est tenu toutes manifestations publiques.
Les habits portés lors de cette cérémonie restent fortement influencés par la culture arabe, du fait, justement, que beaucoup de musulmans, non arabe, prennent le style vestimentaire arabe comme étant religieux. Mais malgré cela, les habits restent fortement attachés à la culture locale de chaque pays.
La djellaba est l’habit traditionnelle par excellence de beaucoup de pays arabe ou d’influence arabo-musulman. Mais les modèles et les accessoires qui l’accompagnent diffèrent beaucoup. On retrouve par exemple la djellaba à capuche au Maroc qui est porté en dessous du burnous qui est une sorte de cape à capuche.
L’équivalent de cette cape dans les pays du golf est le bisht posé par l’émir du Qatar sur les épaules de Lionel Messi après la finale de la coupe du monde : Qatar 2022.
Si on va en Indonésie, au Tchad, en Egypte au Sénégal, en Mauritanie les différences sont encore plus frappantes. Si des pays comme le Maroc, la Mauritanie et le Sénégal partagent le Draa où boubou comme habit traditionnel, on constatera qu’au Maroc, c’est le Djellaba qui est porté lors des fêtes comme le Mawlid tandis que la Mauritanie et le Sénégal c’est bien souvent le Draa qui est porté.
Et justement, ces longues tuniques ample et flottantes, vu par certains comme étant l’habit religieux de ces pays ne saurait etre un habit ni arabe ni religieux car ils sont fabriqués en bazin ou en wax, deux tissus dont les origines sont respectivement anglaises et indonésiennes.
L’accessoire commun aux arabes par excellence est le Keffieh qui est une pièce de coton, qui servait aux paysans à se préserver du vent, du soleil et du sable, et qui permettait de distinguer les citadins des ruraux.

« Reinhart Dozy estime que le terme « keffieh » a une étymologie commune avec l’italien cuffia, l’espagnol cofia, le français coiffe et le portugais coifa, et a été emprunté aux Italiens qui, au Moyen Âge, commerçaient dans les ports d’Égypte et de Syrie »
Un autre nom donnée au keffieh au Yemen, terre natale des arabes, est شال terme emprunté à l’hindi, shāl, d’origine persane شال. Ce qui démontre bien à quel point le style vestimentaire reste lié à la culture, qui, elle, est universelle, du fait des échanges entre les civilisations.
Et en parlant de l’universalité de la culture, je vous invite à apprécier ce mélange culturelle qu’on peut observer lors d’un mawlid au Comores. Pays situé dans l’océan indien, entre Madagascar et la corne de l’Afrique.
Ce pays est fortement imprégné par la culture arabo-musulmane suite à l’immigration de plusieurs familles arabes mais aussi par la culture européenne notamment française suite à une colonisation de plus d’un siècle.
Entre culture arabe et française, les Comores sont le 22ème pays de la ligue arabe et on s’amuse à dire qu’il y a plus de comorien à Marseille qu’il y en an au Comores.
On peut constater cette mélange culturelle à travers le costume porté avec un boubou. Le Keffieh, ici s’appelle Cofia et se prononce comme en espagnole : Cofia, mais au lieu d’être un bout de tissu, il s’agit d’un chapeau brodé à la main. Le même qu’on peut retrouver à Oman, au Somali et dans d’autres pays de la corne de l’Afrique.